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Le savoir des peuples de « la montagne sacrée » reconnu patrimoine de l’humanité par l’Unesco


Présidé cette année par le Maroc, le Comité du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco a érigé, le 29 novembre, les peuples colombiens Arhuacos, Kankuamos, Kogis et Wiwas, au rang de patrimoine de l’humanité.



Inscrits mardi dernier sur sa liste du patrimoine culturel immatériel, le système de connaissances ancestrales de ces quatre peuples situés dans la Sierra Nevada de Santa Marta est enfin à l’honneur. Les Kogis, Wiwas, Arhuacos et Kankuamos résident sur un territoire qui s’étend de la mer Caraïbe jusqu’aux sommets de montagnes de très haute altitude. Ils sont chacun dépositaires de connaissances essentielles pour : « prendre soin de la vie de mère nature, de l’humanité et de la planète », précise le rapport de l’Unesco. D’une superficie d’environ 17 000 kilomètres carrés, leur région a déjà été déclarée réserve de biosphère (RB) par l’institution en 1979. « Pour les Indiens, la Sierra Nevada est le centre du monde. Elle est entourée par une ligne noire invisible qui relie les sites sacrés de leurs ancêtres et délimite leur territoire« , rappelle l’ONG Survival International. Ce territoire, à l’extrémité nord de la cordillère des Andes, est également inscrit au livre Guinness des records. Les Kogis, Wiwas, Arhuacos et Kankuamos en sont les gardiens sacrés : « Cette sagesse ancestrale joue un rôle fondamental dans la protection de l’écosystème de la Sierra Nevada et la préservation de l’identité culturelle des quatre peuples de la région. Le système ancestral de connaissances est transmis de génération en génération par la pratique culturelle, les activités au sein des communautés, l’utilisation de la langue autochtone et la réalisation des missions sacrées. Le processus de transmission inclut la compréhension des relations physiques et spirituelles avec Mère Nature et les sites sacrés », indique le rapport de l’Unesco.



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« L’UNESCO reconnaît le savoir ancestral de la Sierra Nevada. Le ministère des Arts, des Cultures et des Savoirs reconnaît ces quatre communautés comme maîtresses de la nature et de l’eau. Ils nous enseignent, à nous leurs frères cadets, un nouveau rapport de sagesse avec l’eau, la nature, la terre et aussi avec les êtres humains », a affirmé la ministre de la Culture colombienne, Patricia Ariza, lors de la cérémonie de reconnaissance. À l’heure où notre planète rencontre de lourds problèmes écologiques, les mots de Madame Ariza nous rappellent à quel point ces peuples ont une immense sagesse à nous transmettre dans nos rapports à l’eau, à la terre, à la nature mais aussi à l’humain en général. Elle a effectivement mis l’accent sur le fait que : « Le système de connaissances ancestrales de la Sierra Nevada représente une manifestation du patrimoine culturel immatériel de grande valeur et d’importance pour la Colombie et le monde, grâce à sa précieuse manière de comprendre le territoire et la protection de l’environnement ». De son côté, Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a rappelé l’importance des pratiques patrimoniales immatérielles en lien avec la relation de l’homme avec la nature, qui participent au “grand défi” de la préservation de l’environnementLeonor Zalabata, ambassadrice de Colombie auprès de l’ONU, et première représentante indigène (Arhuaco), au sein de cette instance, se fait aussi la voix internationale de l’ensemble des communautés autochtones colombiennes.



« Toutes les choses ont leur esprit, y compris les plantes, les pierres, tout cela forme une pensée qui va vers l’univers, unie comme un souffle », Norberto Torres dit : Mamo




Jessica Baucher


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