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Muteshekau-Shipu pourra-t-elle continuer de couler des jours heureux ?


D’une longueur de plus de 200 km, la rivière Magpie prend sa source près de la frontière du Québec et se déverse dans la baie du Labrador, en Minganie. Bien que celle-ci ait obtenu le statut de “personnalité juridique” début 2021, elle reste aujourd’hui toujours menacée par la société d’état Hydro-Québec, qui n’a pas renoncé au développement d’un projet hydroélectrique sur cette rivière. La COP15 s’étant terminée fin décembre 2022 par un accord historique visant à protéger un tiers de la biodiversité mondiale, cette annonce a eu pour effet de faire pression sur le gouvernement québécois afin de mettre en place des actions fortes de protection. Mais quelles étapes reste-t-il pour préserver et défendre la rivière ?



 Un combat qui ne date pas d’hier

Le consensus pour protéger la rivière Magpie (dont le nom innu, Muteshekau-shipu signifie la rivière où l’eau passe entre les falaises rocheuses carrées), l’une des artères du Nitassinan Innu (territoire ancestral de la nation innue), est devenu de plus en plus grand au Québec. Une alliance existe aujourd’hui entre l’ensemble des Premières Nations, les groupes citoyens, les élus et les groupes environnementaux. Le 13 octobre dernier, l’Alliance Muteshekau-shipu, a d’abord signé un manifeste pour la protection de la rivière et lancé, dans le même temps, un ultimatum à Hydro-Québec afin d’obtenir définitivement l’arrêt des plans de développement hydroélectrique sur ce cours d’eau sacrée. La rivière Magpie faisait déjà partie du plan stratégique de 2009-2013 de la société Hydro-Québec. Ce projet n’a cependant jamais eu lieu ! « Toutes les rivières ont leur personnalité, mais Muteshekau-shipu est vraiment une très belle rivière. Nous avons travaillé à lui donner une personnalité juridique l’an dernier, maintenant il est temps qu’elle soit protégée aux yeux de tous », avait déclaré Jean-Charles Piétacho, chef du Conseil des Innu de Ekuanitshit, en 2021. Depuis plus de quinze ans, sa protection est au cœur des préoccupations des autochtones, des citoyens, des élus de la Mingamie et de l’ensemble des groupes écologistes.



©Pixabay


 Toujours aucune garantie

À l’issue de la COP15 et près d’un mois après l’adoption de la mise en place d’un nouveau cadre mondial pour protéger la biodiversité, l’Alliance s’apprête à devoir demander de l’aide aux Nations Unies : « On a mis de la pression sur le gouvernement pour que la Magpie obtienne le statut d’aire protégée au Québec. Ça ne fonctionne pas. Aujourd’hui on va plus loin. On entame les démarches pour faire inscrire la rivière à titre d’aire du patrimoine autochtone et communautaire aux Nations Unies », a expliqué Pier-Olivier Boudreault, biologiste et directeur de la conservation SNAP, organisme membre de l’Alliance. 





« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas.», proverbe Cri




Jessica Baucher


+ Crédit photo en-tête d’article : ©Pixabay

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