Henri Gougaud, figure éminente de la littérature contemporaine, a consacré sa vie à la préservation et à la célébration des sagesses anciennes, des cultures autochtones, et des enseignements chamaniques. Né le 7 juillet 1936 à Villemoustaussou, Henri a été bien plus qu’un simple écrivain ; il a été un véritable conteur-troubadour créant sans cesse des ponts entre les mondes, un tisseur de liens entre les traditions du passé et les défis du présent.
◆ Conteur dans l’âme
Dès son plus jeune âge, Henri Gougaud a été bercé par les histoires ancestrales de sa terre natale, imprégnées de la sagesse des anciens et des échos d’une époque révolue. Ces récits, transmis de génération en génération, ont enflammé son imagination et allumé en lui le feu sacré. En 1962, après des études de lettres à Toulouse, il est monté à Paris où il s’est produit comme chanteur au cabaret La Colombe. En interprétant ses propres textes. il est également devenu parolier pour Juliette Gréco, Jean Ferrat et d’autres grands noms de la chanson française. Mais c’est l’écriture de contes qui l’a véritablement révélé ! En s’inspirant des récits de transmission orale, des mythes et légendes venant des quatre coins du globe, il a profondément restauré la grandeur de l’art du conte. Ses premiers pas dans le monde des lettres ont immédiatement été marqués par une soif insatiable de connaissances, une quête perpétuelle de sens et de beauté. Son style d’écriture a souvent été qualifié de magique et d’envoûtant, transportant les lecteurs dans des mondes imaginaires où se mêlent réalité et fantastique. Il a excellé dans la création d’atmosphères riches en symbolisme et en émotion, et ses œuvres sont pour toujours teintées d’une profonde réflexion sur la condition humaine et sur les mystères de l’existence. Dès ses débuts en tant qu’écrivain, Henri Gougaud a cherché à donner voix aux communautés marginalisées, à partager leurs histoires et leurs traditions avec le monde. Dans des ouvrages comme Le Livre des Chemins ou La Maison Dieu, il nous a fait voyager au cœur de ces cultures oubliées, nous rappelant la beauté de leur héritage et l’importance de les préserver pour les générations futures. Sa plume poétique n’a cessé de mettre en lumière les échos du passé, nous invitant à écouter les voix des anciens et à honorer la sagesse des peuples autochtones. Fasciné par les pratiques rituelles et les visions prophétiques des chamanes, il a entrepris un voyage initiatique à la rencontre de ces gardiens du savoir ancien. Ses expériences ont profondément influencé son œuvre, imprégnant ses récits d’une spiritualité profonde et d’une connexion mystique avec le monde qui nous entoure. À travers ses livres, ses conférences, et ses engagements personnels, Henri Gougaud a œuvré pour sensibiliser le public à la richesse du chamanisme et à son importance dans un monde en quête de sens et de réenchantement.
◆ L’imprévisible…
Le 11 mars dernier, depuis sa page Facebook, Henri adressait un message à tous ceux et celles qui le suivaient assidûment, captivés par la poésie constante de ses publications : « Chers amis, Les temps sont venus où nos routes vont se séparer, je vais désormais emprunter les chemins de l’intime au gré de l’amour de mes tout proches. Je me laisse découvrir chaque matin l’imprévisible, qu’il m’emporte encore plus loin vers le désir et la force de dire oui, de dire non, de rire au ciel, d’écouter la tendresse. Si vous voulez me retrouver, feuilletez les pages des livres que j’ai écrits, fredonnez les ritournelles que j’ai chantées, j’y serai tel que vous m’avez connu. Comme je ne me suis réclamé de personne, ne vous réclamez pas de moi. J’ai eu pour ambition secrète que mes mots vous délestent des maîtres et chapelles qui vous empèsent les rêves ». Ce conteur émérite, véritable poète de l’âme, s’est éteint le 6 mai, laissant derrière lui un héritage littéraire riche et profond. Mais bien plus qu’un écrivain, il était un explorateur infatigable des méandres de l’âme humaine, un défenseur passionné des cultures autochtones et un chercheur intrépide du chamanisme. À travers ses écrits envoûtants et son engagement sans faille, il a ouvert des portes sur des mondes oubliés, révélant la richesse de traditions millénaires et la sagesse ancestrale des peuples autochtones.
Henri nous a quittés mais son héritage continuera de résonner dans nos cœurs et nos esprits. En lui rendant hommage, rappelons-nous son engagement et son incessante quête de vérité et de sagesse.
Au cœur des contes et des légendes, dans le mystère des mots tissés comme des fils d’or, réside l’héritage immortel d’un homme dont la plume a façonné des mondes et des récits intemporels…
« Entrer dans l’âge adulte est une naissance. C’est un passage difficile. Beaucoup le refusent parce qu’ils ne veulent affronter ni la souffrance d’être seuls, ni la liberté d’inventer leur propre vie. Jusqu’à ta mort et même au delà tu devras grandir, grandir encore, devenir toujours plus adulte ». Henri Gougaud (ext. Les sept plumes de l’aigle)
Jessica Baucher
+ Crédit photo en tête d’article : @Pixabay
Pour aller plus loin :
– Son site personnel
– Hommage à Henri Gougaud: le conte comme art de la relation – RFI
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