Durant l’année 2023, l’ICOM, ou Conseil international des musées (International Council of Museums en anglais), accompagné d’un groupe d’experts, a multiplié ses actions en faveur de la décolonisation, reflétant un mouvement plus large au sein du secteur des musées ayant pour but de remédier aux injustices historiques et de favoriser l’inclusivité.
◆ Protéger le patrimoine culturel
L’ICOM est une organisation internationale de musées et de professionnels de musées. Fondée en 1946, elle a pour mission de promouvoir et de protéger le patrimoine culturel et naturel mondial, tant matériel qu’immatériel. L’organisation offre une plateforme pour le dialogue et la coopération entre les musées du monde entier, tout en établissant des standards professionnels, éthiques et de performance pour les musées eux-mêmes. L’ICOM est également engagée dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et soutient la formation et le développement des compétences des professionnels de musées. En plus de ses missions principales de protection et de promotion, elle joue un rôle clé dans plusieurs domaines spécifiques et établit des normes éthiques et professionnelles, notamment à travers son Code de déontologie pour les musées, qui sert de référence dans la gestion des collections, les expositions, l’éducation et la recherche. L’organisation compte plus de 40 000 membres provenant de 141 pays. Elle est structurée en comités nationaux, comités internationaux, alliances régionales et organisations affiliées, facilitant ainsi la collaboration et le partage de connaissances à travers le monde et comprend 32 comités internationaux spécialisés dans divers aspects de la muséologie, tels que les collections, la conservation, l’éducation et les nouvelles technologies. Ces comités organisent des conférences, des ateliers et publient des recherches pour avancer dans leur domaine respectif. L’ICOM propose des programmes de formation pour les professionnels des musées, visant à améliorer leurs compétences et à promouvoir les meilleures pratiques dans la gestion des musées et des collections. Elle est également active dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels et publie des listes rouges d’objets culturels en danger, servant de guide aux autorités pour identifier et protéger ces objets d’art. L’activité de l’ICOM consiste aussi à publier des revues, des rapports et des guides pratiques sur divers aspects de la muséologie et du patrimoine culturel. Ces publications sont des ressources précieuses pour les professionnels du secteur. De plus, l’ICOM travaille avec des organisations internationales, des gouvernements et des institutions culturelles pour sensibiliser le public à l’importance des musées et du patrimoine culturel.
◆ ICOM en action
Les récentes initiatives de l’ICOM montrent son engagement stratégique pour la décolonisation des musées. L’ICOM a récemment participé à l’événement de l’UNESCO « Bridging Cultures – Moving Towards New Perspectives in Museums » et a animé des discussions lors de ses réunions annuelles à Marseille, focalisées sur le dialogue et la collaboration sur la décolonisation. Une conférence a rassemblé divers membres pour échanger sur leurs perspectives régionales. Une enquête a été lancée pour recueillir des données sur les pratiques de décolonisation au sein des musées. Medea Ekner, directrice générale de l’ICOM, a participé à une journée d’échanges organisée par l’UNESCO, soulignant l’importance des outils normatifs pour la protection et la promotion des cultures autochtones. Le groupe de travail sur la décolonisation a présenté des études de cas à Marseille et a participé à des discussions interactives sur la décolonisation. Ils ont également contribué à une conférence organisée par l’Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas. L’ICOM, respectant des accords et recommandations internationaux, s’efforce de traiter les défis et les meilleures pratiques de décolonisation des musées. Le groupe de travail sur la décolonisation invite à participer à une enquête et à des réunions pour cartographier les activités et initiatives existantes dans ce domaine. L’enquête actuelle cible avant tout les comités internationaux, les alliances régionales et les organisations affiliées. Le groupe de travail sur la décolonisation, lui, prépare la deuxième étape de la consultation pour inclure les comités nationaux.
« On ne va pas décoloniser les musées si le reste de la société n’est pas décolonisée. », Françoise Vergès, politologue et féministe décoloniale, cofondatrice de l’association Décoloniser les arts et auteure de l’essai Programme de désordre absolu (La Fabrique éditions, 2023)
Jessica Baucher
* Crédit photo en tête d’article : ©Pixabay
* Pour aller plus loin :
– Les activités récentes de l’Icom : Favoriser la décolonisation
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