C’est une grande joie d’écrire ce billet et la parution de ce premier numéro de NATIVES est le fruit d’un long processus où l’enthousiasme et l’émerveillement ont été présents à chaque étape.
Tout a commencé il y a presque deux ans lors d’une méditation, ou une inspiration reçue. Il m’était proposé d’initier, avec une équipe, la création d’un média autour des peuples racines. Ce média devait être une revue et un portail Internet, indépendant de toute structure, et l’équipe devait être constituée en grande partie de personnes de la région toulousaine.
Des amis et proches ont trouvé l’idée de Natives juste et m’ont poussé à avancer.
L’équipe rédactionnelle et artistique s’est naturellement constituée ; pour la plupart nous nous connaissions de longue date et avions œuvré dans des projets au service de peuples racines. Qu’ils soient ici remerciés pour leur investissement dans ce projet collectif où nos savoir-faire et réseaux se complètent de façon harmonieuse, en résonance avec les valeurs de nos amis autochtones.
Les peuples racines m’intéressent depuis de nombreuses années, depuis l’adolescence au travers de lectures et de reportages. Je percevais un savoir ancestral d’une richesse insoupçonnée, une spiritualité incarnée et des modes de vie plus respectueux du vivant sous toutes ses formes. Mais surtout, la vie pour ces peuples représente un tout, alors que nous avons tout segmenté en devenant experts mais avec une absence de vision globale.
Puis, il y a une vingtaine d’années, j’ai rencontré les Indiens Kogis au travers d’une conférence animée par Éric Julien, le fondateur de l’association Tchendukua. Je me suis engagé à ses côtés pendant ces deux décennies à différents postes au sein du conseil d’administration.
L’état de mon corps ne me permettant pas d’aller sur place, j’ai œuvré en France pour mobiliser des moyens et des personnes afin de collecter des fonds et de recevoir les Kogis à de nombreuses reprises. Ces rencontres ainsi que d’autres (que je raconte dans mon livre Itinéraire d’un amoureux de la vie, chez Aluna Éditions) et de nombreuses lectures ont fait évoluer ma vision de la vie. Cette approche d’autres cultures, avec leurs savoirs, leurs valeurs et leurs visions, m’a ouvert à une compréhension plus globale du vivant et de la nature (dont nous sommes un élément, ce n’est pas notre environnement !).
Une de mes grandes surprises a été de voir autour de l’équipe arriver progressivement des parrains et marraines d’ici et d’ailleurs, et des contributeurs qui accompagnent ces sujets depuis des années ou qui les ont découvert plus récemment. C’est la qualité du lien entre eux et l’équipe de rédaction qui fera vivre cette revue.
Un élan du cœur pour terminer ce premier billet en saluant les futurs contributeurs au financement participatif et les lecteurs pour leur intérêt à ce projet. J’espère que nous saurons créer la confiance au travers d’une ligne éditoriale originale, où se rencontreront des thématiques diverses afin d’ouvrir au dialogue et permettre de modifier pas à pas notre regard sur ces peuples. Afin aussi de faire évoluer notre compréhension de la situation dramatique et des enjeux de notre monde moderne, ainsi que de possibles solutions à créer ; et initier pour un futur plus respectueux et viable destiné à évoluer d’un monde qui détruit la vie à une société qui la soutient.
Longue vie à Natives.
Jean-Pierre Chometon
directeur de la publication
photo © Marc Dozier
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Je tiens ici à rendre un hommage particulier à notre grand ami René-Charles Millet, compagnon sur ce chemin depuis vingt ans qui nous a quittés il y a quelques mois. Il était fortement engagé dans ce projet Natives, ainsi que dans Aluna Éditions que j’avais créé avec lui et d’autres il y a 7 ans. C’était un homme d’engagement, de générosité et de propositions. En un mot un homme de cœur, un frère.
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