Chimera est un album hybride empreint de musique bretonne, de rock, de world-music et d’electro. Le trio de Brestois composé d’Alice Soria-Cadoret et Nikolaz Cadoret, tous deux à la harpe électrique, et d’Yvon Molard à la batterie et au sampler, nous offre un nouvel opus rare au souffle mélodique, fruit de deux résidences de création à La Carène de Brest et au centre culturel Amzer de Nevez.
◆ S’appuyer sur la tradition
En 2019, leur premier album Krai, avait déjà rencontré un beau succès. Cette fois, c’est lors du confinement que les trois musiciens ont commencé à s’envoyer les fragments de ce nouvel album Chimera, sorti en novembre dernier. Descofar s’appuie sur les structures des danses traditionnelles et modernise ainsi le patrimoine de la musique bretonne. Cependant, « on n’est plus dans un traditionnel identifiable », précise Nikolaz Cadoret dans une interview au journal Ouest France. Alan Stivell est le premier à avoir révolutionné la musique bretonne et particulièrement en y injectant des influences gaéliques et celtes mais aussi des touches électro et de Hip-hop. Mis à part Glenmor, ils sont peu à avoir percé à cette époque !
◆ Faire jaillir la matière sonore
Les trois musiciens sont de véritables explorateurs, comme ils se plaisent à dire, et triturer les sons avec liberté fait partie de leurs nombreuses improvisations. Très inspirés, ils aiment rappeler que, contrairement aux musiques du folklore breton qui se prêtent à faire danser, leurs créations entêtantes sont plutôt à écouter : « Je crois beaucoup au fait que la musique dite traditionnelle est l’expression d’un peuple à une certaine époque », souligne Nicolaz Cadoret. Chimera se décline en dix titres, incluant deux compositions intégralement originales, six inspirées de musiques traditionnelles et d’un morceau arrangé. Chimera raconte l’histoire d’une chimère, entre Viviane et la banshee[1]… aussi fantastique qu’effrayante, dessinée par les puissantes harpes électriques, arrangées par le célèbre facteur de Mouzeil, Entre électro-folk, hard-rock et fusion, leurs morceaux nous emmènent dans une longue rêverie interceltique…
[1] Créature féminine surnaturelle de la mythologie celtique irlandaise
« Dans les sons de sa voix ou propice ou funeste, les Celtes entendaient la volonté céleste, et, prêtant à la femme un pouvoir plus qu’humain, consacraient les objets qu’avait touchés sa main. Un fanatisme aimable à leur âme enivrée disait : « La femme est dieu, puisqu’elle est adorée », Gabriel-Marie Legouvé
Jessica Baucher
+ Crédit photo en tête d’article : @Pixabay
Retrouvez notre article sur Denez dans le dernier numéro de notre revue…
Pour aller plus loin :
– le site du groupe Descofar
– un extrait de concert de Descofar
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